"Les pieds dans la tempête
ce soir il fait tempête...
comme un bonheur n'arrive jamais seul, le train est en panne électrique...
navette spéciale, foule mi-rieuse, mi-bougonneuse...
ce qui est bien des impromptus, c'est que ça nous rapproche.
nos solitudes deviennent soudain nos sociétudes.
cette collectivité a fait un détour pour me laisser dans mon île...
en sourires et en aurevoirs.
un, deux, trois marches... et j'ai mis le pied dans la tempête.
Oh! pas qu'il ne tempête que dans mon île. Elle n'est pas encore magique à ce point.
Mais il tempête plus. Et mieux.
Sans voiture pour faire fondre les routes, sans bruits. Même le train brillant de son silence.
La neige abondante déjà, a l'habitude d'amortir. Mon île est dans son écrin.
Mes bottes de femme aux pieds... ma démarche est soudain moins élégante, que vivante... titubant dans des centimètres de poudre blanche, sans bonnet pour avoir le flocon aux cheveux...
Il ne fait pas vraiment froid, il neige. Il ne fait jamais vraiment froid lorsqu'il neige.
Et plus je m'enfonce, et plus c'est blanc. Et je titube toujours.
Et j'y arrive soudain.
Envie d'hurler: «Ici c'est chez moi...»
Et je suis seule. Et je suis bien.
C."
Posté le 4 février 2004.
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