"Je relis cinquante (ou cent) pages, peu importe le nombre puisque votre écriture procède d'un mouvement pareil à celui du miroir : si brisé en lames, chacune d'elle renvoie un portrait de l'ensemble, on vous rencontre dans chacun de vos mots et chacun des espaces qui séparent vos mots ou plutôt les assemblent.
Se peut-il que vous et moi soyons nés tout à fait au même endroit ? Je veux dire au risque d'un inventaire fastidieux : les choses, la réalité, les autres, le temps, le voyage, les livres, la peau, l'humour, le manque, l'idéal, le fou, l'attente, le corps, la tristesse, l'enfoui, la couleur, l'amour, la ville, le monde, le grave et le sérieux, l'utile... toute ce que la réserve timide que vous m'inspirez m'empêche de nommer, le don perpétuel de vous, votre nom que je n'ose pas écrire.
Se peut-il que vous soyez autre que mon espoir de savoir un jour que vous êtes ? Après tout, je crois vous aimer comme le plus déraisonnable des amants alors qu'il me faudrait me soumettre à l'évidence : vous seriez ma soeur peut-être, vous seriez une berge inavouée de mon âme, et vous ne seriez pas."
Posté le 28 février 2004.
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