S'intéresser aux mots dans une conférence, c'est la découvrir un peu différemment ;-)

De retour de Futurinfo, rencontre (pour les collectivités locales et l'Etat) sur le concept, les idées et les pratiques de l'administration en ligne au sens large (services publics, télé-médecine, ...) organisée au Fururoscope de Poitiers (France) par l'Agence Régionale Poitou-Charentes des Technologies de l'Information (Arantis), je me dis que les débats sur le sujets ne sont pas prêts d'être clos.
Organisation efficace, débats assez riches de quelques idées fortes qui commencent à poindre au-delà de l'éternel affrontement politique Droite-Gauche.
Je me suis intéressé aux mots : ainsi, lorsqu'on évoque le rôle des acteurs privés et publics de l'administration en ligne, un orateur du Ministère des Finances a parlé de "curseur" public-privé et tous les intervenants de cette table-ronde ont repris l'expression du moment : "il faut tourner le curseur", "il ne faut pas trop pousser le curseur", "le curseur est bien au milieu"... En 30 minutes, ce terme a pris une importance considérable... Par un jeu de spirales stylistiques !!
L'après-midi, on parlait volontiers de l'approche "multi-canal" de l'administration en ligne de la part de la puissance publique. En clair, cela signifie que l'Etat (ou les collectivités locales) entretiennent une relation avec le citoyen via différents canaux : le courrier postal, le téléphone (centre d'appels... ça, c'est très à la mode) et enfin Internet (sites Web d'un ministère par exemple, courrier électronique, formulaires en ligne)...
Aujourd'hui, on repousse Internet dans ses derniers retranchements et on peine parfois à prononcer le mot. Finies les start-up, Internet et services Web semblent rejeter aux tréfonds du vocabulaire. Autre alternative à "multi-canal" : "multi-modal"...
Hier soir, le Secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, Henri Plagnol, parlait d'une soirée "Cercle des Poètes Disparus" : pourtant, je n'ai pas vu beaucoup de poésie dans les projets exposés (ce qui ne gâte pas leur intérêt de toue façon), encore moins des personnalités sur les tables (image d'Epinal du film) et l'esprit Révolutionnaire était difficile à cerner ;-) Il a également parlé du "clavier Internet"... Raccourci du clavier attaché à l'ordinateur...
Bref, s'attacher aux mots lors de conférences, c'est aussi mieux comprendre les idées sous-tendues, ce que l'interlocuteur s'approprie, ce qu'il rejette... Ce qui le dépasse parfois dans le flot de parole... Intéressant exercice ! ;-)