"Quelle vie ?
J'ai écrit ce texte il y a dix jours, mais j'ai eu besoin de le mûrir. J'ai commencé à trouver des réponses, je ne désespère pas.
La vie est trop étroite. Je suis pas claustrophobe, et pourtant je rage de me sentir enfermée ainsi. Je sais d'avance que je pourrai pas rencontrer tous les gens que je pourrais aimer, qui sauraient m'aimer. Je n'aurai pas le temps de lire tous les livres qui le mériteraient. Je ne pourrai jamais découvrir tous ces endroits superbes où on touche le monde. Je ne suis que moi, petite chose visiblement destinée à accumuler les échecs dans ma vie. Je désespère d'avoir mon Deug, après quatre ans... et ce n'est pourtant pas à cause de difficultés particulières, juste parce que je renonce dès qu'il s'agit de fournir un effort, je traine jusqu'à ce qu'il soit trop tard, je préfère ne pas essayer plutôt que d'être déçue. Je me ferme des portes. Je m'enferme. Je suis actuellement brasse-papiers dans un bureau, oh je déteste cette vie. Me lever tous les matins, être trop fatiguée le soir pour savourer mon "temps libre" (cette expression suffirait à nous faire comprendre que le temps de travail est en fait du "temps enfermé"). Je perds me vie pour la gagner, comme dit Moustaki.
Je ne veux pas d'une vie médiocre, et je refuse d'entamer la course au succès, je ne veux pas d'une "brillante carrière". Je veux faire des choses -d'ailleurs je fais bien mon travail- mais j'aimerais qu'elles aient un sens, qu'elles viennent de moi. Je ne veux pas m'enfermer dans un bureau, je ne veux pas m'embarquer dans les galères d'une profession libérale (ai vu ce que ça apportait aux parents) et je ne suis pas attirée par une "vie d'artiste" non plus, à supposer que j'en sois capable. Femme au foyer, tu as du temps libre, mais tu ne vis plus pour toi, tu es dépendante d'un homme et d'un foyer, enfermée là aussi (...)."
Posté le 25 septembre 2003.
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