"(...) Tout petit cinq. Weblogs et journaux ne sont que le point de décompression d'une société abondante en messages et coercitive dans l'expression. La multitude n'est plus que l'échantillon de nos individualismesse et se révelera n'être qu'une force de dissolution de nos frustrations internes ou bien le moyen de dépasser la forme par l'exposition des fonds. Serfs du petit royaume de l'information-dieu ou artistes divins de la subversion."
C'est bien écrit, c'est certain. Aucun doute là-dessus. On croirait toutefois ce discours issu d'un écrit Situationniste où le blog serait une soupape sociale construit pour maintenir un système et le faire perdurer... Et là, je suis moins d'accord...
Tout d'abord, parce que comme l'Internet et l'échange par le Web (cf. les écrits de Manuel Castells par exemple), les avancées des technologies de l'information et de la communication se sont construites par un discours et dans les faits d'une manière décentralisée et à l'université (la plupart du temps) par des personnes ne possédant pas, à priori, de pouvoir.
Lorsqu'on regarde qui a construit des solutions de blogs ou des logiciels, ce sont des techniciens ou des ingénieurs informatiques qui ne travaillaient pas pour des Etats.
Quant à la multitude, elle est peut-être individualiste, je dirai plutôt individualisée car la forme des outils de publication des blogs ne poussent pas au collectif. C'est l'usage qu'on en fait qui est individualisant ou pas. Mario Asselin a montré avec son projet de cybercarnets qu'il peut y avoir une construction d'une base collective éducative autour d'un outil individualisant. Il n'a pas contourné l'usage car il n'y a pas d'usage préexistant. Il s'est simplement approprié l'outil pour le dépasser et pousser au collaboratif.
La dualité fonds-forme est une bataille sans fin dans les blogs. Chacun a sa position propre sur le sujet... Personnellement, j'ai du mal à dissocier les deux, même si en tant que non-technicien, je ne m'intéresse guère aux pingbacks et autres trackbacks. Il y a les pros de la normalisation, les adeptes des journaux qui se moquent du RSS et autres apparats... Et puis, il y a ceux qui épousent ces outils comme un plus. Ce n'est pas critique, c'est une remarque.
Le plus gros leurre (à mon avis) est de dire que blog = information (au sens de l'information journalistique). Ce n'est pas parce qu'il y a 4 millions de blogs que nous sommes mieux informés, qu'ils constituent des écrits d'information, au sens strict. Je pense sur ce point précis qu'il y a très très peu de blogs informatifs (au sens journalistique du terme)...
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