Ils s'appellent Blogdex, Daypop ou encore Technorati. En francophonie, ils se nomment Weblogues.com et Blogolist.
En moins d'un an (pour les plus anciens d'entre eux), ces index de blogs, qui ont pour particularité de repérer les liens établis par les blogs entre eux mais aussi les articles populaires via différents algorythmes, ont pris un pouvoir considérable sur le Web.
De plus en plus journalistes utilisent ces outils en ligne comme matière première de l'info. Certains s'en sont même fait une spécialité n'hésitant pas à parcourir sans cesse la liste des articles parus durant "les 2 dernières heures" (chez Breaking Blogs) afin de saisir le scoop et d'en faire un papier en ligne.
C'est une des méthodes inavouées pratiquée couramment par le pool de journalistes de Wired par exemple.
L'émulation est d'autant plus importante dans les médias en ligne anglo-saxons que le journaliste "maison" salarié se fait de plus en plus rare au profit du pigiste qui, lui, joue de la débrouille pour proposer article sur article... C'est la chasse à la meilleure histoire, au meilleur "truc", à la subtile découverte d'un sujet... Et là, chacun possède ses sources, ses méthodes de travail et ne souhaite guère les dévoiler de peur que l'on touche à son gagne-pain (ce qui est, ma foi, légitime).
Pensons que l'énorme majorité de ses outils d'indexation des blogs n'existaient pas il y a 12 mois et qu'ils sont issus (comme dans l'histoire de l'Internet) de projets, la plupart du temps, individuels de codeurs et passionnés qui ont sans doute sous-estimés au départ le passage indispensable que constituerait leurs outils pour bon nombre d'internautes (et de blogueurs !).
Avec le temps, ces outils deviennent si indispensables qu'ils sont sources de repérage et peu à peu de cercles constitutifs de reconnaissance et de respect de blogueurs par liens interposés (voir la notion de similarité de blogs développée par Daypop par exemple).
Aujourd'hui, en outre, il est indispensable pour un média en ligne anglo-saxon de se retrouver en tête de ses index sur la base d'articles les plus liés par les blogs et on voit mal comment un média majeur grand public pourrait se permettre de refuser ses liens en provenance des blogs. Ce serait un leurre économique que de l'ignorer.
Et les outils francophones d'index de blogs, alors ? Ceux-ci prennent du poids avec le temps.
Premièrement car les "pinger" (signaler la mise à jour de son blog à Weblogues.com) permet de s'assurer pour son blog d'être connu de la blogosphère francophone et donc d'exister.
Deuxièmement, pour ceux qui s'intéressent à leur audience, cela permet de générer un trafic non négligeable...
Enfin, les deux plus grands dangers de tous ces outils d'indexation - quelle que soit la langue (outre des effets d'exlusion pour ceux qui ne s'y inscrivent pas pour plusieurs raisons : méconnaissance, choix de ne pas le faire...), c'est bien l'uniformisation de l'information dont il est question peu à peu (le cercle virtueux de citer les articles déjà les plus cités) mais aussi les manipulations possibles inavouées de ces outils.
Oui, rien n'empêche tel outil d'exclure une solution de blogging, tel blogueur... Dans ce dernier cas, la prévention consiste en une parfaite transparence de la méthodologie des algorythmes statistiques utilisés.
Sur ce sujet : outils d'indexation comme outil journalistique, on lira avec attention le nouvel article de Mark Glaser pour Online Journalism Review : Weblog Indexes Help Journalists Track Stories -- and Boost Their Egos.
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