"Cancer de merde 2
Dimanche.
J'ai été voir ma mère à l'hopital aujourd'hui.Trajet cahotique, c'est mon frère qui conduit (conduite accompagnée par mon père qui lui gueule dessus à chaque fausse manoeuvre), Trajet pénible, bouchons, je liste les trucs que les gens balancent des bagnoles: paquets de clopes, clopes, bouteilles plastiques pleines d'urine..., boites de mcdos...
Une heure de trajet pour arriver à Villejuif, IGR (Institut Gustave Roussy), une heure de trajet pendant lesquel on a le temps de se poser toutes les questions auquel on n'a a pas enviede réfléchir, sur la maladie, l'hopital, les conséquences, les angoisses.Pshiiitt, ça suffit!
Ensuite on arrive, on se gare, et on suit un chemin que l'on connait bien depuis 2 ans maintenant.2ème étage, 1 couloir, dans le couloir: surtout regarder devant soi, pour ne pas assister à quelquechose que l'on regretterait d'avoir vu (expérience traumatisante à l'époque ou ma mère était en réanimation...)
Couloir, ne surtout pas se tromper de chambre.
Elle est là...
Plusieurs tuyaux : sonde gastrique (nez) d'ou il sort un liquide marron verdâtre
2 poches (vessies artificielles)
plusieurs perf reliées à son cateter (pour la nourrir et lui injecter le morphine)
On a passé une heure et demie avec elle, on a parlé de tout et de rien.On a passé un bon moment quand même et on a essayer de lui en faire passer un.Entrecoupé de cris retenus, de souffrance qui s'accroche à la moindre parcelle de peau, main qui se crispe, ventre qui fait un gargouillit abominale, morphine impuissante, visage triste triste.saleté de maladie, laisse ma mère tranquille, c'est une des seules personnes que je sais juste dans ce monde, que je connais gentille, affectueuse, généreuse, éveillée, ouverte, souriante, aimante, bonne mère, adorable, intelligente.On se comprend sans même se parler,elle est tout pour moi, alors casse toi cancer, tu as déjà assez joué avec son pauvre corps, regarde ce que tu as fait d'elle, un corps décharné, squeletique, un tein pâle, des cheveux rarissimes,des poches (vessies artificielles), la cicatrice de la trachéotomie, des souffrances affreuse et vicieuses.regarde ton oeuvre, même mon frère l'autre jour est tombé sur une photo d'elle dans mon appartement.Une photo "d'avant", et pendant une seconde, IL S'EST DEMANDE QUI ETAIT SUR LA PHOTO!!! enfoiré de cancer, qui est-ce qui décide de cette saleté, et que l'on ne vienne pas me dire qu'il y a un dieu...jamais.
Au revoir Maman à la prochaine...
Je t'aime."
(Nota Bene : l'article contient des photos)
Posté le 28 décembre 2003.
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