"Richard was on the plane
Je ne sais pas quoi dire. D’un autre cote, je ne vois pas pourquoi je dirais quoi que ce soit. Ca ne devrait meme pas avoir sa place ici.
Les rapports disent que l’accident a ete tellement violent qu’on a retrouve des bouts de corps eparpilles sur des centaines de metres. Et je n’arrive pas a m’enlever de la tete cette image fantasmee, celle de morceaux de corps eparpilles. Celle de son corps eparpille, evidemment. C’est bizarre que sur le coup ca soit la disparition physique que je retienne. Le fait qu’il va falloir faire une analyse ADN. Des details a la con.
Le bureau est silencieux et pourtant tout le monde s'affaire. Il faut tout organiser, les communiques de presse, la reception des condoleances. Tant mieux, ca empeche de trop penser. Vu la difficulte que j’ai a accuser le coup, j’imagine a peine comment doivent se sentir ceux qui travaillaient avec lui depuis plus de deux ans. L’athmosphere est pesante. Je pense a sa femme. Ils disent que tout a ete si vite qu'ils n'ont pas du souffrir. Ils disent ca, et ils essuient une larme.
J’avais toujours cru que les therapies de groupe c’etait n’importe quoi. Que les “let’s talk and cry together” c’etait n’importe quoi. C’est pourtant mieux que d’eviter le regard des autres. Et de toute facon, on n’evitera pas les pleurs.
Je me le suis repete toute la journee.
Richard. Mort. C’est pas possible.
Le Monde - The Scotsman."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire