"Chaque blogueur donne volontairement ou non, en fonction de sa personnalité ou de l'image qu'il aimerait laisser, un ton à son blog : intello, humoristique, déjanté, caustique, larmoyant, interrogateur, branché, pédant, sexuel, regardez-moi-comme-je-suis-beau-intelligent-et-comme-ma-vie-que-j'expose-devant-vos-yeux-ébahis-est-magnifique. Mais lorsqu'on cherche bien, sous ce fatras de mots, on voit poindre la petite queue d'un têtard qui gigote ; un petit être tout chaud, tout doux, sensible et aimant : l'être intérieur. Mais on a peur de le laisser à l'air libre, peur qu'il soit abîmé par les agressions extérieures, car on y tient plus que tout à ce petit têtard, c'est ce qu'on a de plus précieux, c'est le vrai soi, intègre, pur, miraculeusement conservé. Alors on jette par-dessus des feuilles en vrac pour le protéger, croyant répondre en cela à une nécessité de la nature : l'écorce de l'arbre, la patine du métal et toute pellicule qui se forme ce qui est soumis au variations atmosphériques.
Pourtant, il est un métal qui se passe de patine, il est la fleur qui ne craint pas d'offrir sa corolle au monde. On croit le protéger, mais on l'étouffe, on le castre, on le condamne à ne rester qu'un embryon certes présent, mais pas trop encombrant ; on craint la puissance phénomènale qu'il a en lui, qu'on a en soi. C'est vrai qu'il fait peur cet être apparemment incontrôlable, capable de tout, il pourrait nous submerger, interdisant tout retour à l'ancienne vie bien réglée, bien connue. Il ne faut pas avoir peur ni faire de dichotomie entre soi et soi.
Respire, ferme les yeux et écoute cette petite voix intérieure. Est-elle si terrible ? Laisse-la s'épanouir, elle est là pour toi."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire