Blogue d'actualite du blogue et d'ailleurs sur le Web... Blogue mémoire en ligne depuis 2003... Précurseur en son genre, ce "blogue de liens" existe depuis la nuit des temps (en âge blogosphèrique). À sa naissance il participa aux grandes lignes de l'infernale blogosphère, puis des remous virtuels le firent tanguer sans arriver à le faire sombrer. Il se retrouva en ces eaux paisibles d'où il vogue désormais sans peine ni tracas...

17 janvier 2004

Le billet du jour

Du blog Milky :
"La moitié de ma famille est au bout du monde. Au bangladesh. Mon papa est né à Bogra. Là bas, j'ai une grand mère, six oncles, une rimanbelle de cousins et de cousines,des photos de nous accrochées aux murs de leurs maisons, des visages qui me sont familiers, parce que papa m'en a souvent parlé, en parcourant les albums photos.Et tellement de visages inconnus. Je ne vois pas souvent mon père et on en parle pas assez, mais j'aimerais mettre un nom sur tous ces visages. Reconnaitre ce petit garçon assis dans le couloir, en apprendre un peu plus sur mes grands parents, sur ma mamie de là bas que je n'ai jamais vu que sur photographie, que je n'ai jamais touché, à qui je n'ai jamais parlé. Pourtant, j'ai toujours un morceau d'elle quelque part, quand mon pere ramène à paris un peu de ce sirop de dattes qu'elle fabrique, et qu'on verse dans nos crèpes ou dans nos yaourts.
Au moins un mois par an, il retrouve ce pays, et il nous ramène tout un tas de bêtises que j'étale dans ma chambre en attendant qu'un jour il m'emmène aussi les voir. Des grelots,des bijoux, des cahiers d'écoliers, des tentures, du thé. Sur ma fenêtre, il y a un drapé dans lequel les femmes de là bas se glissent quand elles se baignent. Je regarde souvent ces photos. Ce qui me fascine le plus c'est à quel point ces instants figés sont jolis. Parce qu'ils ne posent jamais en famille devant une table en souriant jusqu'aux dents. Dans mon album, ma mamie cuit du riz, ma tante danse dans l'eau, un de mes neveux joue de l'harmonium, un de mes petits cousins lape du lait dans une assiette.
Et je les contemple en attendant le jour, où moi aussi, je pourrais les photographier, leur demander c'est quoi leurs rêves, leur fruit préféré,les chansons qu'ils chantent. Leur raconter mes rêves à moi, comparer nos peaux, la paume de nos mains, ces choses qui fait qu'on se ressemble un peu, et qu'on se ressemble pas.
Cueillir ces fleurs dont j'ai oublié le nom et qu'ils mettent dans les desserts. Bientôt.
(j'allais oublier. Lait , en Bengali, ça se dit dudhgo.)"

Posté le 16 janvier 2004.

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