Fin d'une aventure et auto-analyse du blogueur

L'un des blogs les plus populaires de 20six.fr ferme ses portes : Petits pains au chocolat. Lou clôt le rideau par un message particulièrement signifiant ; extrait :

"J'ai bien tourné la page. J'avais corné les bouts. Mon journal qui n'était plus ma vie. Lorsque la vie avait pris le dessus. Lorsque égoistement je me gardais le plus palpable.
J'en suis en-dehors.
J'ai écrasé les morceaux de mots.
(...)
Je veux en finir. Avant que les phrases prennent le dessus. La grosse entourloupe de mes histoires.
Suffit. J'arrête les histoires. Elles sont écrites. Maintenant je me les joue.
Fin du blog-
Les petits pains ont tous été croqués. Il ne reste plus rien. Pas même le chocolat."

Ce qui est exprimé, bizarrement, c'est justement le fait de ne pas se faire dépasser les mots autrement dit par le virtuel et de cesser de bloguer pour retrouver la vie.

En exergue de son carnet, elle indique comme un "avertissement" : "Ne cherchons plus les ressemblances, les dissemblances. Tout est faux. Tout peut être vrai. Aucune importance"

Il y a quelques jours, cette même blogueuse revenait sur sur la définition du blogueur :

"Le Blogeur est-il un être normalement constitué?
-Non.
Le blogeur ( f: blogeuse comme joueuse) est un individu atteint d'autisme cérébral.
Néanmoins, le blogeur aime:
-qu' on le voit
-qu' on le lise
-qu' on l' écoute
Le blogeur cultive son narcissme.
Attention!
Le blogeur n' est pas un blagueur.
Il écrit sa vie pour de faux/vrai mais c'est important pour lui."

Déjà évoqué ici, je pense de plus en plus que la notion d'égo est fortement développé chez le blogueur. Aujourd'hui, j'irai plus loin.

Il est une difficulté à surmonter : croire vrai tout ce qui est indiqué dans les carnets Web, ne pas éprouver une distanciation minimum critique, croire que le blog est plus vrai parce qu'il est témoignage.
Dans ce faux-vrai d'un personnage "en ligne" qui se créé au fur et à mesure des billets, il faut distinguer l'individu réel de ses écrits qui sont parfois une "reproduction" de la réalité et non pas LA réalité.
L'intérêt est sans doute dans le développement de la capacité expressive et dans l'instantanéité qui n'est pas forcément de valeur informative.