Blogue d'actualite du blogue et d'ailleurs sur le Web... Blogue mémoire en ligne depuis 2003... Précurseur en son genre, ce "blogue de liens" existe depuis la nuit des temps (en âge blogosphèrique). À sa naissance il participa aux grandes lignes de l'infernale blogosphère, puis des remous virtuels le firent tanguer sans arriver à le faire sombrer. Il se retrouva en ces eaux paisibles d'où il vogue désormais sans peine ni tracas...

02 septembre 2004

Le billet du jour

Du blog Strip Tease en Chaussettes :
"Rentrée
C'est la rentrée.
Premier mercredi du mois, la sirène des pompiers retentit.
Je n'ai pas d?enfant, ça n'est pas ma rentrée, mais je la sens. Dans l'air, partout, autour. Ebullition fébrile.
J'ai déjà dit trois fois Bonne rentrée. Deux des enseignants à qui je l'ai dit étaient un peu angoissés ; nouvelle rentrée dans de nouveaux établissements, ils se demandent à quelle sauce ils vont être mangés. Monsieur Lananas, lui, est rodé. «Oh, c'est une des dernières.» J'aime bien la voix de monsieur Lananas. Surtout quand il part dans un grand éclat de rire, comme du cristal qui a vécu. C'est beau. Alors je l'écoute la bouche ouverte, comme pour avaler sa voix.
Quand j'aime vraiment quelque chose, j'ai envie de l'avaler. Un film, un livre, un tableau, un grain de peau. Avaler.
Mon chat, quand je l'autorise ? exceptionnellement ? à venir se frotter sur mes cuisses, il me donne des grands coups de tête dans le ventre, comme pour entrer dans mon corps. Comme pour me le faire avaler.
C'est la rentrée, ambiante, et j'ai très mal dormi. Me suis tournée retournée, couchée à 1h30 et pourtant le sommeil ne venait pas. Avant, enfant, je préparais mes rêves qui m'accompagnaient jusqu'aux portes de l'endormissement. Cela fait bien longtemps que je ne prépare plus aucun rêve, mais que je médite rumine pense.
Dans mon lit hier, je pensais à elle, juste une pensée, sans image et sans mot. Etrange. J'aurais voulu écrire quelque chose, mais je ne sais pas. Des mots sans corps.
A peine levée, j'ai appelé Grand Incapable. Il s'est montré à la hauteur. N'a rien foutu de l'été. Faut dire, pour ce qu'il a touché, soit 4 fois mon salaire mensuel, est-ce bien la peine de faire chauffer l'unique neurone qui lui reste ? Je ne lui en veux pas. Mais le moment venu, ah, le moment venu, je me vengerai.
Je ne suis ni rancunière ni vengeresse mais je n'aime pas qu'on ne tienne pas ses engagements.
C'est la rentrée.
Je suis en peignoir et mules à talons.
Pas coiffée pas mangé un thé froid sous le nez.
J'ai froid aux pieds."

Posté le 1er septembre 2004.

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