Certains penseurs les plus enthousiastes de l'Internet (il y a quelques années) n'hésitent pas à dire aujourd'hui que l'internet fonde des micro-communautés repliées sur elle-mêmes échangeant d'abord avec ses membres.
L'an dernier, lors d'un colloque sur la fracture numérique, Joël de Rosnay, prospectiviste, disait alors :
"J'estime également que nous nous dirigeons vers un monde tribal planétaire, ce qui est très différent d'un monde mondialisé. Gaston Berger, le grand prospectiviste, le pressentait en 1957-58, lorsqu'il mettait en évidence la différence entre les valeurs de culture et les valeurs de civilisation. Les premières s'enracinent dans le terroir, la tradition, le folklore et la tendance à se regarder comme différent des autres ; les secondes sont répandues partout dans le monde par la civilisation marchande, grâce aux T-shirts, aux jeans, aux McDo et aux hamburgers qui cassent et nivellent par le bas les valeurs culturelles profondes. Il existe un conflit entre la culture et la civilisatio marchande".
Pour lutter contre le communautarisme, Joël de Rosnay prône que les technologies favorisent les créations en commun, "en réunissant les conditions , notamment sur les plans artistique et éducatif, pour qu'apparaissent des tissus de petites entreprises créatrices qu génèreront des échanges et de la différence et, grâce aux interfaces sur les réseaux, promouvront des créations collectives. Le secret du rapprochement des peuples n'est pas dans l'interactivité mais dans l'intercréativité."
La Libre Belgique parle d'un Internet comme utopie solitaire... J'adopte bien volontiers cette formulation. Elle n'est certes pas d'un optimisme forcené mais a le mérite d'être clair : Les utopies solitaires :
"L'Internet est-il en train de réaliser l'utopie du village planétaire? A condition alors de préserver notre faculté individuelle de rêve, de fiction, de création d'ailleurs et d'autres mondes."
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