"Je verse la crème dans mon café encore fumeux. La surface devient un mélange chaotique où le café tente de résister aux gouttes de crème. La bataille est épique, des perles de blancheur viennent percer la surface sombre, des tourbillons se créent, le café résiste, il tient à imposer son teint noir. La crème insiste, elle déclenche des remous en profondeur.
L'issue est pourtant clairement établie. Les ténèbres ne pouvaient continuer à régner sur mon café. Ce noir puissant doit laisser la blanche crème une partie de ma tasse. Un mélange ni blanc ni noir, juste une teinte indéfinissable, pourtant ridicule face à la profondeur du noir qui prônait là encore, à peine quelques secondes plus tôt. L'amertume contre la douceur, l'anxiété face à la clarté.
Je me retrouve alors à contempler la fumée qui s'échappe, légère, pour disparaître sous mes yeux. Je trempe mes lèvres, tranquillement, pour profiter du calme ambiant en sirotant ce breuvage si désiré."
Posté le 29 juillet 2004.
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