Dans un monde où le consommateur a plus de crédibilité que le publicitaire, quel est l'intérêt pour une entreprise de dépenser des millions pour promouvoir un produit, quand des milliers de webloggueurs sont capables de publier des milliers de liens d'acheteurs mécontents ?
"In a world where your brand identity is basically the sum total of your search results, a shelf space dominated by brand counter-claims and hostile consumer comments makes life very difficult for advertisers."Si l'outil est trop prometteur pour être abandonné aux sceptiques, celui qui veut promouvoir ses produits en utilisant les weblogs doit désormais développer une politique marketing qui prend en compte cette nouvelle donne.
Advertisers Beware: Blog-Fortified "Copy Cops" at Your Doorstep By Pete Blackshaw September 23, 2004
Placer le consommateur au coeur du message n'est plus suffisant, dès lors qu'il est en même temps devenu acteur. On dit même, "consom-acteur".
Il faut donc respecter un certain nombre de règles fondamentales, faute de quoi,le message risque d'être mal perçu, sinon fortement dommageable pour celui qui en est l'auteur.
Un journaliste chevronné peut être pris en faute par la vigilance de quelques webloggueurs de attentifs et exigeants (C'est la mésaventure qui vient d'arriver à Dan Rather, sur CBS NEWS.
Les marques telles que Microsoft, Nike, Nokia, sans oublier Apple, ont parfaitement compris tout le profit qu'elles peuvent tirer de cette armée de consommateurs critiques, avides d'information, qui assurent un contrôle de la crédibilité du message publicitaire, et qui peuvent grâce à leur weblog diffuser à l'échelle de la planète le "buzz" positif (l'équivalent du bouche à oreilles sur le web) qui va doper les ventes.
Le webloggueur est donc censeur critique de la société de consommation, et aussi lui-même objet de consommation, car il est de plus en plus considéré comme une cible commerciale potentielle.
Conclusion première de la part des annonceurs : connaissez ceux qui influencent l'opinion dans la blogosphère. "Know the bloggers who "move the market" and "shape the brand.".
C'est précisément pour tenter de connaître ce qu'on dit des produits dans la blogosphère que sont nés des outils de veille tels que Babble.
Le corollaire de cette tendance, c'est qu'il va devenir de plus difficile de faire la distinction ente communication et publicité plus ou moins avouée.
C'est déjà le cas avec des entreprise utilisant le weblog comme vecteur d'image pour assurer la promotion de leur activité. Où s'arrête l'avis subjectif et où commence l'"infor-mercial" ? Aujourd'hui, la frontière est bien floue, et le lecteur est abandonné à son bon sens.
Mais il ne faudra sans doute pas longtemps avant que le "consom-acteur", encore lui, réclame de la part de ceux qu'il estimera trop enclins à circonvenir sa crédulité, la signature de chartes de bonnes conduite.
A cet égard, il est significatif que l'on constate outre-atlantique, un regain d'intérêt pour ce que l'on dénomme : the "rules of engagement", c'est à dire les principes fondamentaux à respecter pour réussir sa publicité dans la blogosphère.
Une évolution qui consacrera à n'en pas douter la naissance du "blogsumer" (contraction des mots anglais "blogger" et "consumer"), qui sera à la blogosphère ce que le "consom-acteur" est au marketing traditionnel.
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