Le billet du jour

Du blog Lettres sans adresse :
"Etat libre, vers
Errance de paroles urbaines, mots sans destinataire, mis à mal-à-terre, piétinés d'indifférence, quelqu'en soit le sens, des mots perdus d'avance, sur la langue, sans voix et que l'on ne retrouvera pas faute de savoir à qui ils appartiennent, des mots qui ne seront pas reçus, que l'on n'attend pas, que cela ne tienne... à pas grand chose, quelle en serait la cause... Des paroles confuses, égarées dans le labyrinthe de la marg'in-alité, originalité démodée qui s'en va se coucher, peine-hâte (à) retrouvée, douleur verbale, s'allonger, se verser à l'horizontal, déversement frontal... Des mots éparpillés sur la chaussée, à vau-l'eau des canniveaux qui par dégoût s'en vont vers les égoûts... Des mots titubants, à l'affût d'un banc, marquant le pas d'une démarche sans élan... macadam de pieds sans âme qui foulent la poésie en ne prenant pas la direction des vers, vidés sur le trottoir histoire de voir l'histoire qui en sera contée, mais ne comptez pas dessus, déçus vous seriez à l'écoute des brèves de café, marre à la longue de la quotidienneté... Des paroles dans l'air du temps qu'il fait, défait sous les orages, rage d'eau qui s'écoule dans les gouttières de la pensée, que faudrait-il en penser ? Rien, ces mots ne font que passer..."
Posté le 3 juin 2004.