"Il aura suffit d'une petite question au moment de nous coucher après une soirée chez un ami à lui, où il ne s'est strictement rien passé, vingt personnes rassemblées qui justement ne se disaient rien. Etait-ce la fatigue du creux, le doute qui m'envahit depuis quelques temps sur le sens de ce que nous vivons, l'envie que quelque chose se noue et de pouvoir fermer les yeux sur le noir en ayant fait fuir le sentiment du rien...alors j'ai juste posé une petite question au moment de nous coucher. Il a dit alors ce qu'a été sa relation avec l'autre pendant dix ans, sa magie et ses trahisons. Il a dit beaucoup de ce qu'il n'avait pas dit jusqu'à maintenant, à chaque fois relancé par mes interrogations. J'ai fini par cesser de le questionner, effrayé, peur d'avoir envie de ce qu'il me racontait et d'en être jaloux, peur de le voler aussi, d'aller trop loin, peur d'entendre que ça sonnait juste, que ça sonnait vrai, que c'était lui, vraiment, et que je comprenais. Peur d'en être ému, peur d'aimer et de se mettre en danger. Et puis comme une alerte, à un moment, je me suis rendu compte que lui, ne me posait pas de questions. Résultat, dans le noir, quand le silence s'est fait et qu'il s'est endormi, je suis resté les yeux grands ouverts, en me demandant ce qu'il venait de se passer (...)."
Posté le 31 mai 2004.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire