Blogue d'actualite du blogue et d'ailleurs sur le Web... Blogue mémoire en ligne depuis 2003... Précurseur en son genre, ce "blogue de liens" existe depuis la nuit des temps (en âge blogosphèrique). À sa naissance il participa aux grandes lignes de l'infernale blogosphère, puis des remous virtuels le firent tanguer sans arriver à le faire sombrer. Il se retrouva en ces eaux paisibles d'où il vogue désormais sans peine ni tracas...

15 juin 2004

La force surhumaine d'aller aupres de ses enfants et leur dire : "papa est mort"

Hébétés, on se rend près du corps médical, près du corps de celui que l'on aime tant.

Les médecins vous expliquent comme ils peuvent, et de la façon la plus technique possible ce que cela signifie. On sent bien qu'ils craignent de se faire happer par le désespoir de ceux-là.

Ils sont parfaitement conscients que leur explications ne peuvent satisfaire personne et surtout pas eux... On devine qu'ils ont fait le choix de sauver des vies, pas d'annoncer le pire et qu'ils font de leur mieux.

Et puis on vous accompagne près de l'être qui est tout pour vous, près de votre soleil qui rayonne une ultime fois.

Un léger bip, auquel on ne prêterait aucune importance si ce n'était ce jour là, me fait comprendre que l'on met fin à l'injection de noradrénaline.

Son coeur va s'arrêter... Le mien aussi.

Les rideaux sont baissés, la porte est fermée, seule avec lui.

Je repousse les appareils qui l'entourent et je pose ma tête sur son épaule, je le caresse, je le renifle, je me presse contre ce corps que j'aime tant. Je m'enivre une dernière fois de sa présence...

Ce grand corps solide et rond, doux et odorant et dont les membres bougent encore comme pour crier "je te sens".

Je pose ma tête sur sa poitrine je n'entends déjà plus son coeur.

Je lui parle, je chuchote des mots d'amour, des serments mais surtout des remerciements, des remerciements pour l'immense bonheur qu'il m'a donné sans compter.

Je suis partie. Sa pression artérielle était à "2", je ne parvenais plus à entendre battre son coeur, il sentait bon, sa peau était douce et je lui avais dit tout ce que je devais lui dire.

En franchissant cette porte, je savais qu'il m'aimait plus que tout ; et qu'il m'avait donné la force surhumaine dont j'avais besoin pour aller auprès de ses enfants et leur dire ces mots qui résonnent encore dans ma tête: "papa est mort"
.

Mort cérébrale sur de bric et de blog
via Afraid of sunlight

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