"La messagerie reste encore du domaine de l'intime. Elle a pris la suite du courrier postal. Les échanges d'amitiés y cotoient les débats et les informations. Alors c'est d'autant plus difficile de se détacher, de "ne pas lire".
Or savoir "ne pas lire" est en train de devenir une activité principale de l'internaute. Ne pas culpabiliser si l'on n'ouvre que le tiers des mails reçus, ne pas se sentir "en retard" quand s'accumulent les piles de signets, d'URL à voir absolument... demain.
Une nouvelle "écologie" des pratiques de lecture électronique.
Et donc une nouvelle "écologie" des pratiques d'écriture.
Alors "les blogs".
Ecrire, stocker, et que vienne le lecteur.
Mais jouer le "carnet intime" dans un média froid, c'est prendre le risque de l'inutile. Le fanzine comme horizon ? Le blog est le lieu où se rencontrent l'intime, le journal personnel, et le social. La force du réseau des blogs se trouve dans la capacité offerte au bloggueur de créer des "réseaux sociaux" autour de ses textes. Réseaux directement représentés par le "blog-roll", cette liste des autres bloggueurs aux sensibilités écorchées aux mêmes endroits. Réseau matérialisé aussi par les "commentaires", qui sont d'emblée publics, à la différence des "réponses" au travers de la messagerie.
Accepter le blog, c'est aussi accepter de parler à la première personne du singulier des problèmes suffisamments collectifs qu'ils conduisent aussi à la construction de réseaux de lecteurs, de critiques,... . C'est accepter le mélange entre l'insurrection du langage et la démonstration de l'argumentation.
Peut-on vraiment parler des choses sérieuses sans se référer à la prose science-po, à la tenue correcte exigée, à la démonstration posée et en trois parties, comme il convient aux dissertations pour gens sérieux ? A-t-on le droit de rire des choses sérieuses ? Et de placer de la dynamite partout où la vie étouffe sous les couches de paroles mortes, inutiles, ressassées, confondantes de bon sentiments liquoreux et de cupidité à peine voilée ? Peut-on transgresser les cadres ?
Mon rêve : "écrire une thèse avec le style de San Antonio".
Malheureusement, le style reste à travailler.
C'est peut ête pour ça qu'il fait bon blogguer."
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