"Je ne suis jamais allée en Autriche. J'aimerais bien, mais je n'en ai jamais eu l'occasion. C'est à Vienne que je voudrais aller en fait. Je n'ai aucune espèce d'attirance pour Sissi ni pour les empereurs de sa famille, mais suivre les traces de Klimt, d'Egon Schiele, de Kokoschka, retrouver les lieux de la Sécession (le mouvement artistique, pas la guerre bien sûr), oui, ça, ça me fait rêver.
Le reste, les campagnes, les montagnes, etc. ça ne me dit rien. Et encore moins le camp de Traiskirchen
Surtout si je m'appelle Fariza, et que je suis une petite fille tchétchène.
Pourtant, Fariza, si on ne bouge pas rapidement, elle risque d'y retourner très rapidement dans ce camp, en août prochain par exemple. Elle, sa mère et ses deux frères ont déjà reçu leurs allers simples pour l'Autriche.
Ils ont fuit la Tchétchénie en mai 2003. Arrêtés en Autriche, ils ont déjà connu « les joies » de ce camp. Ils ont réussi à fuir cette horreur supplémentaire et sont arrivés, chez nous, à Paris, dans le 18e. Ils se croyaient enfin tranquilles, en sécurité, dans le pays des droits de l'homme. C'était compter sans la résolution de Dublin.
Celle-ci stipule que les demandes d'asile doivent être faites dans le premier pays où sont passés les réfugiés. Ce qui met à l'abri la France de toute nouvelle demande. Car quels pays touchent la France : l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Belgique, le Grand duché du Luxembourg ? Pas trop de risque de voir arriver de nouvelles demandes d'asile politique de ce coté-là.
S'abritant derrière cette convention, notre beau pays des droits de l'homme expulse à tour de bras. Or elle n'est pas obligée de renvoyer ces réfugiés. Elle garde le droit de traiter leur demande d'asile. Mais bien trop contente de se débarrasser d'un problème, elle s'y refuse.
Quel recours pour Fariza et les siens ? Nous ! Que nous jouions notre rôle de citoyens. Avec de la mobilisation, de la solidarité, en interpellant nos élus, nous pouvons faire reculer la préfecture.
Les parents d'élèves de l'école où est scolarisée Fariza font circuler une pétition que tout le monde faire signer autour de soi (...)."
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