L'industrie musicale est en train de couler... L'artisanat musical revient au coeur des préoccupations

Francis Zégut n'est pas un animateur de radio comme les autres en France. Il a longtemps animé les soirées de la station RTL avec du Rock et surtout du Hard Rock, imposant ses choix et ses goûts à un public généraliste.
Cet oiseau rare est une espèce en voie de disparition par il diffuse encore ce qu'il apprécie à l'antenne. Ce programmateur-animateur (ne prononcez plus le mot... il est banni du monde des FM françaises au nom du sacro-saint "format") officie le soir en semaine sur RTL2.
Sa chronique hebdomadaire dans un gratuit "L'Hebdo Virgin" est un délice sans fin et une plage de liberté d'expression... Son dernier papier est d'une grande saveur au sujet de l'industrie musicale ; extrait :

"Les perdants (d'Internet), qui auraient pu tourner il y a bien longtemps afin de ne pas taper dans le mur, les majors de l'industrie du disque qui décrètent que le téléchargement gratuit c'est désormais payant, avec poursuite et sanctions à la clé. Que dire de nous, simples êtres humains qui essayons de vivre avec notre époque. On nous vend le nouveau groupe Ramon et ses Jambons, on nous fait payer la connexion avec le nirvana, on fait fondre notre carte bancaire. Nous sommes tuyautés, parqués, guidés, hypnotisés, vidés! Il suffit, amis terriens!
Non au double touché rectal! Si nous arrêtions de consommer comme on nous l'impose! Si nous allions aux concerts de petits groupes! Si on appuyait de nouveau sur la touche curiosité! Si nous fouillions dans les rayons au lieu de se faire séduire par les têtes de gondoles! Tout cela est-il possible ? Oui, il faut entrer en "Indépendance" (...)"

L'industrie musiale se meurt et coule trop fière d'elle-même d'avoir ignoré pendant des années des petits artistes, avoir laissé sur le trottoir des pans de l'histoire musicale... Dans cette industrie, la mémoire se fait de plus en plus éphèmère... Et devant cela, les artistes se réorganisent, osent dénoncer leurs contrats... Ils peuvent ENFIN être reconsidérés et le Web leur permet cela. Vive l'artisanat musical!

A suivre de près, sur ce chemin de l'indépendance, le label associatif Another Record qui vend sur le Net des albums à 7 Euros sur CDR avec une présentation très soignée et en licence libre.
Ainsi, les acheteurs ont le droit de copier, graver, diffuser ou même reprendre les oeuvres à condition de mentionner le nom de leur auteur. Chaque projet vendu contribue au développement des suivants.
Vincent, l'un des 5 responsables de Another Record s'explique :
"Beaucoup d'artistes veulent récupérer de l'argent lorsque des gens écoutent leur musique. Ils trouvent logique d'être rémunérés de leurs efforts. Mais, en défendant cette position, ils favorisent l'adoption de lois visant à restreindre l'accès à la musique. Si vous avez beaucoup de succès, je peux comprendre que vous souhaitiez protéger vos oeuvres.
Mais seule une infime partie des artistes est dans ce cas. L'immense majorité des artistes a intérêt à libérer l'accès à leurs oeuvres."

La nouvelle espérance de l'industrie musicale, c'était l'économie du téléchargement de sonneries et autres morceaux pour téléphones portables. Sur ce marché, un nouveau pavé dans la mare a été révélé par le blog BoingBoing, il y a quelques jours : un logiciel nommé XingTone version 3.0 permet de numériser en sonnerie n'importe quel extrait sonore (30 secondes maximum) que l'on expédie par courrier électronique à l'éditeur aux USA, celui-ci se chargeant de l'envoyer sur votre mobile.
Il fallait bien que la numérisation de sonneries se démocratise... Et ce n'est qu'un début! ;-)