Blogue d'actualite du blogue et d'ailleurs sur le Web... Blogue mémoire en ligne depuis 2003... Précurseur en son genre, ce "blogue de liens" existe depuis la nuit des temps (en âge blogosphèrique). À sa naissance il participa aux grandes lignes de l'infernale blogosphère, puis des remous virtuels le firent tanguer sans arriver à le faire sombrer. Il se retrouva en ces eaux paisibles d'où il vogue désormais sans peine ni tracas...

24 mai 2004

Le billet du jour

Du blog Les BaRjaCitudes :
"Tout à l'heure, en cherchant parmi des lettres l'adresse d'une amie, une photo est tombée de la liasse. Un polaroïd, une jolie brune assise contre un mur, le regard dans le vague. Ch. J'aurais dû ranger la photo, la ranger vite, avec les lettres, laisser tout ça dans le tiroir. J'aurais dû.
Au lieu de cela, je suis resté dix bonnes minutes à regarder cette photo, cette fille, cet autre temps. Elle était quand même drôlement jolie. Alors, dans les lettres, dont les trois quarts étaient d'elle, j'ai retrouvé sa plume. Son écriture que je reconnaîtrais entre mille, pour l'avoir tellement lue, l'avoir tellement bue. J'ai relu les trois dernières lettres. J'ai retrouvé sa peine, sa colère, son amertume, face à mon silence. Ses doutes. Ses reproches. La souffrance d'une personne qui n'a plus en face d'elle qu'un mur, et qui essaie tout ce qui est en son pouvoir pour le détruire. Elle me dit cruel, et je ne peux nier. C'était l'époque ou je ne pensais plus qu'à être seul, loin de tout, et d'elle en particulier. L'époque ou sans doute j'ai dû être arrogant, me moquer d'elle. Il est si facile de rire de quelqu'un qui souffre pour nous, quand on ne souffre pas pour lui.
J'ai relu ses mots plus doux, son manque, sa tendresse. Les rêves absurdes d'une fille qui croit encore à l'avenir : elle parle de vivre dans deux maisons séparées, ou d'avoir chacun notre chambre, de ne pas se voir autrement que pour les repas, elle mendie ma présence, sans plus oser demander mon amour, ni mon attention. Deux chambres, se voir seulement aux repas. Comme mes parents, la belle histoire... Elle parle de plein de choses, elle parle de moi d'une manière qui me fait de la peine, soit parce qu'elle est dure, et témoigne de sa douleur, soit parce qu'elle est trop douce, et me fait encore plus de mal. Elle me demande pourquoi je l'embête autant avec cet autre garçon, son copain A., et l'idée même d'une histoire avec lui la fait rire, comme si c'était la plus grosse aberration que l'on puisse imaginer. A. qui est aujourd'hui son homme. Non que je fus devin ; j'aurais été jaloux de n'importe quel autre garçon qui aurait tourné autour d'elle (...)."

Posté le 23 mai 2004.

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