La micro-publication, c'est aussi et d'abord (de mon point de vue) donner la parole et la capacité de s'exprimer à ceux qui ne le peuvent pas et pour qui l'obstacle technique n'est pas une "fracture" numérique mais d'abord une fracture sociale.
J'ai un projet local d'offrir la possibilité à des bénéficiaires du Revenu Minimum d'Insertion de créer un blog, de s'exprimer... De pouvoir continuer à le mettre à jour gratuitement... C'est ce qui m'anime le plus actuellement, d'arriver à faire bouger l'administration locale en ce sens, de donner aux ordinateurs, un sens et que ces machines soient là, quelque part dans une pièce, uniquement comme moyen et pas comme une fin en soi.
Tout cela pour dire que je trouve admirable cet article publié aujourd'hui chez Transfert.net sous la plume de Chantal Dussuel : Des SDF américains publient leur site perso pour bousculer les idées reçues ("Le blog du pauvre, un cas à part dans l'univers plutôt nanti de l'édition en ligne") parce qu'il montre la volonté d'humains que la vie n'a pas épargné et qu'il y a derrière ces lignes, derrière ces visages, la volonté de dire, de témoigner, de dire, de crier, d'avoir une dignité...
"La jeune SDF affirme que tenir son blog l'a beaucoup aidée. A reprendre confiance, d'abord, elle qui avait l'habitude d'être "traitée avec mépris par la société, les travailleurs sociaux et les autres sans-abri". Bien qu'elle reçoive régulièrement des e-mails d'insultes, ses lecteurs - entre 600 et 900 selon ses estimations - lui apportent souvent soutien moral et encouragements. Et parfois une aide matérielle, comme cette internaute anglaise qui lui a envoyé des draps neufs et un cadeau d'anniversaire."
Emmanuelle Richard avait consacré un article, il y a quelques années, à des blogueurs SDF. Son témoignage m'avait marqué... Lire ces blogs ne peut pas faire de nous des êtres insensibles...
Crystal Evans,
Kevin Barbieux,
Morgan W. Brown...
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