L'homme est calme lorsqu'il parle et il appuie son phrasé par des propos assurés... L'auditoire : une vingtaine de personnes réunies pour une heure dans une salle de thèses de l'Université de La Sorbonne à Paris. Sa chemise bigarrée montre une décontraction certaine et un plaisir à évoquer quelques sujets de prédilection...
Il déclare de go : "Je suis étonné de voir autant de monde... Je m'attendais à 5 personnes". Dans la salle, quelques bloggeurs franciliens : Roland Piquepaille, William Hill, François Granger, Christophe Ducamp...
Tout d'abord, Howard Rheingold parle une vingtaine de minutes de son plus récent ouvrage Smart Mobs avant de répondre patiemment à chaque question.
Je vous livre quelques réflexions de Howard Rheingold, brutes ; à vous d'en discuter :
- S'il y a une expression à retenir de Howard durant cette heure, ce sont les "actions collectives" : celles qui font que des manifestants anti-guerre à San Francisco exploitent leurs portables pour envoyer des messages SMS de protestation à la Maison Blanche, que des jeunes adolescents scandinaves échangent des SMS via des smileys et les infra-rouges de leur portable Nokia (création d'un nouveau langage ?).
- Les ordinateurs et l'Internet sont des inventions d'utilisateurs et non de grosses sociétés au départ. L'architecture est une chose. L'usage est autre chose.
- Les téléphones portables sont beaucoup plus répandus que les PC ou l'Internet ; on ne s'en rend pas compte,
- Le prix d'un PC a baissé d'un rapport de 5 à 1 en 20 ans. C'est un phénomène général pour les outils de nouvelle technologie,
- L'émergence d'actions collectives (revendicatives ou non) induit l'émergence de nouvelles institutions,
- Les adolescents de 15 ans utilisent l'ordinateur de manière différente de vous et moi. Lorsqu'ils auront 25 ans, les technologies seront encore plus puissantes qu'on ne le pense aujourd'hui,
- Le fait qu'on connaisse "en ligne" plus de 100 personnes sans leur avoir parlé semble être une abomination pour nos grands-parents alors que ça nous paraît complètement normal,
- La fracture numérique ne se situe pas entre celui qui n'a pas le matériel (l'ordinateur ou autre) et celui qui possède ; elle est dans le "je ne sais pas comment" (m'en servir) et "je sais comment" (l'utiliser),
- Ce monde change. Il est important de prendre en compte ces questions de contrôle et de réfléchir à ce qu'elles induisent. On a l'impression qu'une technologie qu'on ne contrôle plus se fond dans l'environnement qui nous entoure,
- Howard fait un point sur les codes barre et les puces de la technologie RFID (Radio Frequency Identification).
Nota Bene de JLR : celles-ci coûtent actuellement 3,5 cents de Dollars US et sont plus petites qu'une tête d'épingle vont empoisonner nos vies. Ces puces préfigurent la communication "machine à machine" ; bref, celle qui n'est pas encore saturée... Fait étonnant, on peut assembler ces puces et leur donner une plus grande capacité de travail. Elles peuvent assurer un rôle central dans des systèmes de contrôle (perte de bagages, de son animal de compagnie, etc.). Voilà Big Brother qui revient faire un tour par là !
Les RFID sont incontrôlables selon Rheingold !
- On assiste à des phénomènes de convergence qui font naître un medium "many-to-many".
- Je termine par de la poésie à la Rheingold : les actions collectives, c'est comme une sorte de parapluie, ça sème ;-)
D'autres réactions sur la rencontre : François et Xtof.
Une interview ou un article de Rheingold par un bloggeur émérite devrait paraître dans Transfert dans les jours qui viennent ;-)
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