@ Les blogs et l'oubli, le temps
Ce blog est né en février et il avale article sur article, défraîchit peu à peu chaque billet avec le temps. S'est-on posé la question du temps ici ? De la valeur du temps ? Et de l'oubli ?
En mars, l'actualité était aux blogs de guerre ; depuis, à part quelques rares exceptions, les agrégateurs manuels de nouvelles minute par minute ont perdu leurs audiences et avec elles leur flot de nouvelles anté-chronologiques.
A part Dear Raed - Salam Pax et quelques autres cas isolés, la blogosphère avale ces "stars" du moment dans un enivrant tourbillon sans fin de la nouveauté... Quelle nouveauté ? Sur les blogs, les dites nouveautés sont recyclées à mesure qu'elles parcourent le Web, qu'elles vont de carnets Web en cybercarnets sans crier gare.
Il y a là une course effrénée qui dépasse l'humain et qui n'est pas basée sur le même espace-temps : dans la blogosphère, le temps est unique. Il dépasse les frontières, les rythmes biologiques humains. Bref, c'est presque une fuite en avant d'un temps aboli ; celui dont l'humain rêve depuis toujours...
Seul hic à tout cela, des blogs s'arrêtent, meurent, parfois revivent, parfois se transforment. Tout va si vite qu'on n'y prête guère attention. Le Web perd sa mémoire.
La blogosphère se fait reine du zapping permanent. Par là, on saisit un mot, une sensation, une émotion et puis on passe à autre chose, avec souvent le regret de ne pas prendre le temps de s'arrêter sur le banc et de faire une pause.
Ces notions du temps et de l'oubli s'associent aisément.
Vous me direz "il y a les archives" ! Certes, elles sont là, belles et bien présentes et Google et consorts se chargent de ne pas nous les faire oublier ? Oui, mais pour combien de temps ?
La montée en puissance des fils RSS-XML accentue cet effet permanent d'instantanéité. On regarde chaque matin son agrégateur. On classe ses infos. J'ai découvert ce vendredi l'utilisation "poussée" de News Is Free et j'y retrouve des pages grisées, certes avec du contenu, mais du signifiant dénaturé car sans contexte !
En fait, j'ai du mal à accepter cet oubli de mille et une petites choses dans/autour/sur les blogs... C'est humain après tout ?