On connaissait la Zone d'Autonomie Temporaire. Elle a été développé notamment par les Autres (dans le cadre des Rencontres d'Autrans 2004) ou c'est encore le cas avec le CraoWiki, une zone "expérimentale" Wiki où il est possible de créer en groupe, ou à plusieurs tout du moins, d' "interlier" les pages ou encore d'explorer le monde Wiki d'une manière assez facile.
En matière de mobilité, l'article de la revue d'électronique Horizon que vient de me signaler Loïc fait sans doute date dans la réflexion sur le sujet de l'humain et de sa place en tant qu'acteur de cette mobilité : La Culture du sans-fil et les "Zones d'Intimité Temporaire" par Matt Locke (traduit par Yves Lanthier).
Il y introduit avec passion ce terme de Z.I.T. : "Les trois mots qui composent TIZ, m'a-t-il semblé, incorporent les conditions importantes de l'expérience mobile."
- Zone :
"j'utilise le mot zone pour décrire l'irruption d'espaces de communication privés dans un espace public. Je définis plus loin ces espaces comme entités architecturales"
- d'Intimité :
"j'utilise le mot « intime » dans le contexte de TIZ en tant que communication privée entre deux interlocuteurs et qui survient dans un espace public, comme lorsqu'on reçoit un appel par le biais d'un cellulaire dans la rue, dans l'autobus, dans le train."
- Temporaire :
"L'expérience mobile est « temporaire » parce que l'utilisateur mobile, sa raison d'être, se trouve dans une situation plus dynamique que ne peuvent l'être les situations dans lesquelles le placent la plupart des autres technologies de communications. Par exemple, la personne qui marche dans la rue ou qui se déplace en autobus est dans une situation beaucoup plus dynamique que si elle était au cinéma ou à la maison."
- Enfin, Z.I.T :
"L'expression « zone d'intimité temporaire » (TIZ) a été créée pour décrire ce nouveau phénomène, celui de zones de communication intime et temporaire qui ne sont pas représentées architecturalement, mais qui sont plutôt signifiées par des événements, si minimes soient-ils —gestes, bruits fugitifs de l'appareil."
A la fin de son exposé, le britannique Matt Locke évoque les blogues :
"Autre exemple d'écrit éphémère, qui participe d'un discours plus critique, les blogues (ou journaux Web). Ici, la frontière entre commentaire anonyme et discours public est définie non par l'envergure ou l'architecture (un blogue ne devient pas plus important parce qu'il est écrit en plus gros caractères), mais par un jeu complexe de renvois et de références.
Le blogue tient sa raison d'être de son contexte, c'est-à-dire de son engagement dans le réseau et de la quantité de liens avec d'autres blogues et d'autres formes de discours en ligne qu'on y trouve.
Par définition, ce type de discours public éphémère, même magnifié par une architecture physique ou virtuelle, ne passe pas à l'histoire. Est-ce une bonne chose? Qu'est-ce qui est perdu lorsque tous ces réseaux complexes de « discours publics intimes » sont effacés... lors d'un chaulage ou de la suppression d'informations se trouvant sur le serveur ?"
Le discours de Matt Locke est impressionnant... A lire et à relire...
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