@ Howard Rheingold, les moblogues et le journalisme
Howard Rheingold vient de publier un article majeur qui explique le pouvoir et aussi le contre-poids démocratique que constitue le moblogging : Moblogs Seen as a Crystal Ball for a New Era in Online Journalism. Un billet hyperlié qui mentionne dans la colonne de droite plus d'une vingtaine de liens sélectionnés sur les moblogs et en fonction de l'angle de l'article.
Howard ose jeter le pavé dans la marre, ce que beaucoup refusent : le journalisme est basé avant tout sur la confiance du lecteur plus que sur la capacité à être intègre, courageux et aux capacités expressives. En disant cela, Howard veut montrer le pouvoir des médias traditionnels et un pouvoir qui s'effrite avec le temps :
"Good journalists discern compelling stories in events, cultivate and mobilize networks of sources, double check and triple check facts, develop reputations that can only be won by getting the story right week after week, year after year."
Mais Rheingold va beaucoup plus loin en indiquant que les internautes qui lisent des blogs constituent une sorte de système éditorial collectif et les blogueurs constituent une intelligence sociale.
Sur le moblogging, Howard montre les usages plus que la technique. C'est d'ailleurs son leitmotiv : l'usage "transcende" en quelque sorte l'outil avec les nouvelles technologies :
"Moblogging is at a convergence of technical capabilities with the insatiable human thirst for new ways to learn, create, and communicate, and the political necessity for a truly effective peer-to-peer journalism as a counter to "disinfotainment" cartels. Here's hoping that the pioneers will be joined by millions of others, that the Matt Drudges will be forgotten as the Dan Gillmors emerge by the dozens. Once upon a time, reporters were heroes. Maybe moblogging will help revive the endangered and vital tradition."
Les propos de Rheingold (en filigrane) disent une chose : les rapports entre les médias et les citoyens évoluent et ne seront plus uniquement du haut vers le bas comme ce qui était le cas jusqu'à maintenant. D'un journalisme omnipotent, arc-bouté sur des principes "je sais et toi spectateur, tu ne sais pas", on passe à quelque chose de moins évident, à une notion d'échange et de médiation de l'information. Et c'est aussi collectif tout cela !