@ Ecrire sur le Web, cela devient-il "naturel" ?
La question est posée en filigrane dans un article de Mario Asselin Ecrire pour publier ou simplement pour écrire me remémore des faits qui vont dans le même sens. Aujourd'hui, lorsque je vois un enfant (disons entre 8 et 13 ans) composer un mél à l'Espace Public Numérique ou écrire sur un forum particulier, je vois aussi qu'il ne fait guère de discernement, de prime abord, à qui il écrit, autrement dit, il n'adapte pas son discours à la situation.
Dans le monde scolaire (non virtuel), l'enfant adapte son discours, adopte au fur et à mesure des années un écrit normalisé dont il est difficile de s'affranchir dans la mise en branle de la capacité expressive.
C'est en quoi la pratique du cybercarnet est intéressante : elle normalise le discours (un article correspond à un angle, à un type d'écrit) mais en même temps chaque billet se construit autour d'idées qui portent l'enfant à réfléchir (d'idées dont il devient l'acteur par le discours); l'enfant élabore peu à peu un esprit critique.
L'acte de publication est fort car il contient en lui une responsabilité, une auto-responsabilisation de son discours et la considération envers un lecteur autre qu'on ne connaît pas. C'est en quoi aussi le blog peut être intéressant dans un contexte scolaire.
"L'usage d'internet par les jeunes serait en train de devenir un geste "naturel" pour eux au point où écrire un courriel ou clavarder ne correspond pas à une situation d'écriture telle qu'ils la conçoivent dans une question posée comme suit : " Est-ce que vous écrivez en dehors du contexte de votre travail scolaire ?" Il semble que le réflexe des jeunes soit de répondre non, en majorité, à cette question puisqu'ils n'auraient pas vraiment "conscience" d'écrire à ces moments de publication WEB."