"(...) Couper. Découper. Morceler. Remplacer. Effacer. Jeter.
La multitude des verbes qui s'applique à cette écriture participe de son honnêteté.
S'il me prenait l'envie de parler d'une amie victime des foudres, la symbolique fermée et sourde aux imprécations me laisserait au final seul juge de la matière à lire.
Rendre le texte si obscur que l'interprétation en deviendrait impossible. Ou alors, soumise à une subjectivité exacerbée. Libérée d'une compréhension unique. Affranchie. Volage. Ailée pour les rêveurs.
Les blogs sont cette matière. Vaine et pourtant si pleine de sens. Un pan ajouré d'une existence qui se dévoile selon des procédés uniques. Irréversibles. Chaque écriture devient une condamnation. Une sentence. En tire-t-on joie ou déshonneur ? Noms incompatibles ? A loisir, les mots s'épanchent, plus vite que le coeur et l'esprit.
S'il me prenait l'envie d'aborder cette marque indélébile qui m'écorche chaque jour, l'illustration et l'imagerie qui lui seraient adjointes empêcheraient quiconque de deviner de quoi il s'agit. Trop épris de sa propre traduction. D'une procédure d'adaptation individuelle et personnelle.
Systématiser. Automatiser. Mécaniser. Tuer. Egorger. Amputer.
Multiplicité. Incompréhension.
Mais tout cela, est-ce si creux en définitive ? (...)."
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