Blogue d'actualite du blogue et d'ailleurs sur le Web... Blogue mémoire en ligne depuis 2003... Précurseur en son genre, ce "blogue de liens" existe depuis la nuit des temps (en âge blogosphèrique). À sa naissance il participa aux grandes lignes de l'infernale blogosphère, puis des remous virtuels le firent tanguer sans arriver à le faire sombrer. Il se retrouva en ces eaux paisibles d'où il vogue désormais sans peine ni tracas...

05 janvier 2004

Ce n'est pas parce que tu es l'ami de mon ami que tu es forcément mon ami

Plus je lis sur le "networking social" de sites Web comme Friendster, LinkedIn ou Tribe.net, plus je me gausse de ce discours évangélique qui porte à croire que c'est merveilleux, fantastique, que le fait que "que tu es l'ami de mon ami veut dire forcément que tu es mon ami".

J'ai utilisé Friendster très tôt l'an dernier mais je me voyais mal, après avoir rejoint la solutionr, faire un petit coucou à ceux qui sont supposés être "mes amis" alors que je ne sais même pas qui ils sont, quel degré de confiance leur accorder.

Ce soir, la coupe est pleine... Je reçois un courriel de LinkedIn qui me rappelle qu'un parrain m'a demandé de rejoindre la solution le 7 décembre et l'on s'inquiète de ma non-réponse "ni oui, ni non"... L'on me vante ensuite (dans ce même mél) les "bienfaits" du miracle "Linkedin" en m'abreuvant de citations sur la solution relevées dans la grande Presse américaine... Bref, un critère de crédibilité assuré.

C'est à la mode que d'adhérer à ces solutions, à se "croire" proche de telle ou telle personne. Or, rien n'est plus faux que ce mensonge éhonté. Que fait-on de ces données individuelles collectées à grand renfort ? Personne n'a un moyen de contrôle sur ce qui se fait de mon nom, de mon prénom, de "mon cercle relationnel". Big Brother est bel et bien là. Chaque plate-forme cherche à assassiner l'autre, à se constituer un super fichier de consommateurs qui se connaissent (sans doute), se reconnaissent (c'est moins sûr), échangent (sait-on exactement ce qui se fait ?).

LinkedIn est expliqué par l'exemple par Christophe Ducamp sur cette page de CraoWiki. Le système n'a rien de révolutionnaire. Il se base sur des intentions de collaboration et sur des permissions d'échange. Bref, une idée, un bonjour poli et quelque chose se construit ou pas... Un simple système de bases de données où l'on croise justement des données.
Les micro-communautés qui s'agrègent sont un phénomène assez propre à l'Internet et ce n'est pas nouveau du tout. D'autre part, dans ce phénomène, on sait parfaitement (sous une approche sociologique) que les communautés humaines d'intérêt ont tendance à se recréer sur Internet mais les règles d'entrée, de vie commune dans la communauté sont très similaires à la vie réelle...

Jeremy Zawodny va à contre-courant de cette mode FOAF (Friend Of A Friend) dans un article sobrement intitulé Missing the Point of Social Networks et je rejoins volontiers son point de vue :

"Get yourself out of the mind set of social network software for the sake of social network software and start thinking about how adding a social networking component to existing systems could improve them."

La révolution n'est pas en ligne... Les logiciels sociaux sont des outils, rien que des outils. Alors, à quoi bon s'émerveiller devant des outils ? L'importance de l'outil est ce qu'on fait passé l'effet de la nouveauté. S'intéresser à l'utilité à moyen terme de ces outils, est évident pertinent... Mais quid des données collectées ? La question sensible ne semble pas d'être d'actualité. Pour l'instant, on s'extasie ; plus tard, on dira peut-être : "Oui, mais...".

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