Blogue d'actualite du blogue et d'ailleurs sur le Web... Blogue mémoire en ligne depuis 2003... Précurseur en son genre, ce "blogue de liens" existe depuis la nuit des temps (en âge blogosphèrique). À sa naissance il participa aux grandes lignes de l'infernale blogosphère, puis des remous virtuels le firent tanguer sans arriver à le faire sombrer. Il se retrouva en ces eaux paisibles d'où il vogue désormais sans peine ni tracas...

13 décembre 2003

Le billet du jour

Du blog Au fil des rêves et des pensées :
"Peut-être n'aurais-je pas dû ressortir mes archives d'écriture..du temps où l'ordinateur n'existait pas (si si je vous jure ce temps a existé)
Voici une nouvelle la date n'est pas certaine mais je dirai novembre 1981, parce que Barbara à Pantin... et puis pour d'autres raisons...
je peux même pas faire de copier coller...
Juste trois mots changés. et un peu la ponctuation sinon je m'essouffle en le lisant...C'est sûr je n'écrirai plus ce texte de la même façon, mais je m'y reconnais assez pour le publier.. et puis Novembre, c'était il y a peu..
Sarah en automne
On était en ce temps où le soleil frileux se lève à huit heures en une sphère orangée déposée sur la ligne d'horizon, puis se cache derrière un mur de nuages au bout d'un temps trop court, pour ne réapparaître qu'en de trop brefs instants. On était en ce temps où l'émotion emmitouffle la vie des coeurs fragiles.
C'est en ce temps de novembre que je fis la découverte de celle dont le regard allait brûler tous mes souvenirs passés ou futurs; allait briser jusqu'à mon reflet dans le miroir de ma solitude. Si j'en parle aujourd'hui, c'est pour que le temps ne puisse couvrir de son manteau d'oubli ce moment de ma vie.
Il était tard cette nuit, la lande bruissait sous le vent autour de la bâtisse de torchis d'où suintait les effluves d'une musique de danse.
Souvent, face à cette porte, j'aimerais me coucher et dormir; avec comme dernière pensée: son image, cette première nuit où je la vis.
Immobile au milieu de ces corps en mouvement, elle attend; le regard étoilé sous une frange bien rangée; l'inattendu.
a quelques mètres, mon corps s'est arrêté; effacé le tumulte alentour pour n'entendre que la douceureuse musique de l'émoi. Mes yeux envoient des vaisseaux à la rencontre des planètes dorées qui de son regard jaillissent; mais ces bateaux ivres se noient dans la marée humaine. En cet instant, je rêve d'être naufrageur et d'échouer sa solitude sur les rochers de mon émotion.
Quand un sourire, plutôt un soupçon de sourire illumine la salle; mais ce message à la mer, pour moi ? Je ne sais...Je n'ose...
Elle n'est plus là, le mur est vide.
Je tourne, bouscule, écarte les corps des pantins danseurs pour un chemin me frayer, mais l'effroi, le ténébreux effroi de l'absence.
Ce sourire, pour un autre..Pour un autre avec elle parti.. Le vacarme autour de moi, sortir, sortir vite; au dehorsil n'y a que le froid. Errer sur les routes à l'affût des visages des passagers de chaque voiture croisée, le temps passe et la nuit de novembre m'enferme. Je l'ai perdue avant même de l'avoir trouvéee alors rouler, rouler dans la nuit glacée; rentrer, de désespoir empli. Tourner la clef et pousser cette porte comme on s'ouvre les veines: sans y penser. Et...Découvrir ce que le rêve le plus insensé n'eût pu dessiner.
- Tu as été long, je t'attendais.
- Mais...
- Ne pose pas de questions, viens, je suis Sarah
Lentement sa main s'approche de mon visage et rien que ce mouvement ralenti est du plaisir.
Son corps engloutit mon coeur, en elle explosent en myriades de feux follets les étoiles étincellantes découvertes en ses yeux. de caresses en caresses sa peau même devient mienne. enfin le présent se suffit à lui même dans l'obscurité de cette nuit de novembre.
Sarah est endormie, nue à mes côtés quand l'aube d'airain se lève sur mon bonheur.
un soleil trop rouge me tire du sommeil. je suis seul dans ce lit, l'appartement est vide.
Sortie ? Elle va me revenir. L'ascenseur s'ouvre, des pas dans le couloir.. Mais non, le temps passe lent, trop lent. Un rêve, n'était-ce qu'un rêve ? La boucle d'oreille en forme d'étoile qui brille dans les draps m'affirme le contraire.
Les semaines ont passé, l'étoile brille toujours dans l'antre de ma solitude. Mais tout à l'heure, sur les marches de la mairie, en robe blanche au bras d'un autre, Sarah avait les yeux éteints.
Sourires Olivier"

Posté le 13 décembre 2003.

Aucun commentaire: