"Cher journal,
C'est en relisant continuellement mes écrits que j'ai compris que je confondais le jeu du théâtre avec la vie quotidienne, et qu'il m'arrivait souvent de ne plus savoir si ma perception
sur certaines points était justifiée ou non, me laissant sans cesse dans le doute.
Lors de ma troisième séance, j'en ai discuté avec Emmanuelle, ma nouvelle psychologue. Elle m'a alors conseillé de reprendre en main mon journal intime et de mettre par écrit tout ce qui pouvait jouer contre mais aussi dans le sens de mes impressions du moment.
Comme une bonne patiente qui se doit, j'y ai travaillé...
Dernièrement, j'ai beaucoup ressenti que Blanche* s'éloignait de moi. Chaque fois que je lui téléphonais, je semblais la déranger, n'ayant droit alors qu'à discuter avec elle l'espace de cinq minutes. Autant dire, que cela ne lui ressemble pas du tout.
Elle ne m'a jamais proposé de se voir rien que nous deux et elle a refusé mes deux invitations précédentes.
Chaque midi, je me casse la tête à trouver le temps pour le passer toutes ensemble (le groupe) et à m'obliger à passer devant mon lycée précédent le coeur gros, les souvenirs remontant radicalement à la surface. Elle n'a rien vu de mes efforts.
Dans une situation tout à fait normale, je n'aurai peut-être même pas pris conscience de toutes ces petites choses. Seulement, avec cette nouvelle école, je me sens très seule. Beaucoup d'habitudes sympathiques et de complicité avec les étudiants me manquent. C'est pourquoi j'avais besoin de la savoir proche de moi, ce qui est plutôt raté...
Je lui ai expliqué tout cela un jour, on s'est même disputé là-dessus mais elle a estimé qu'il valait mieux laissé cette «chicane» de coté. Elle a du pensé que cela ne méritait pas d'aller voir en profondeur. Elle n'a pas prêté plus attention à ma peine.
Hier soir, je lui en ai reparlé. J'ai bien cru devenir folle de voir sa désinvolture face à ce que je lui disais.
Ce qu'il faut savoir, c'est que Blanche est très violente dans ces mots lors des querelles. Mais hier... hier... Les mots ne me viennent pas pour exprimer à quel point j'ai été choquée par ses paroles. Elle m'a cloué sur place (...)."
Posté le 30 novembre 2003.
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