Un article virulent de Christian Rioux via ledevoir.com...
Extrait: "(...) Je me réjouis bien sûr de ces nouveaux moyens d'accès à l'information. Mais de là à parler de révolution. Parmi tout ce que je lis sur Internet, je ne vois pas grand-chose que je n'aurais pu trouver autrefois sur papier. Bien sûr, la recherche aurait été plus fastidieuse. Impossible parfois. Mais sur le plan du contenu, le résultat aurait été à peu près le même.
Pour le reste, il m'arrive le plus souvent de déplorer la médiocrité de ces «nouveaux» contenus qu'est censé offrir Internet. Chaque fois que je lis les blogues de mes collègues qui s'adonnent à ce nouveau vice, je suis déçu. Déçu d'y trouver des textes généralement bâclés, improvisés et mal écrits, qui ne font pas toujours honneur à leur talent. C'est ce que j'appellerais du journalisme de comptoir, où l'expression du premier jet et donc du sentiment premier prime sur tout. Or écrire, même un simple article, c'est se donner le temps de réfléchir et de se relire.
Je dirais même que cette épidémie blogueuse est en train de créer un climat peu propice à l'information. On y trouve en effet souvent une forme d'exhibitionnisme assez désolant. Comme si chacun croyait avoir soudain le talent d'André Gide pour se permettre d'étaler son journal personnel sur la place publique. (...)"
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1 commentaire:
Évidemment, il faut éviter de grimper au rideau. Je crois que Rioux ne soupçonne pas les subtilités qu'engendre l'auto-production de contenu ni les nouvelles formes émergentes d'échanges intellectuelles (qui sont à un autre niveau, d'où méprise) qui explique en partie la popularité.
Quant à la blogosphère journalistique, un sous-ensemble de la Blogosphère aux multiples sous-sphères, on ne peut lui demander de répliquer le ton journalistique sans perdre toute sa valeur.
Ce qui Rioux prends pour bâclés, improvisés et mal écrits --il a raison, il n'y a presque jamais de révision des pairs pré-publication-- sont en fait les caractéristiques de la conversation. Acec l'immense popularité des journalistes-blogueurs en vue, par contre, il est pratiquement impossible qu'ils aient une véritable conversation avec leur audience...
Ce qu'il prend pour "exhibitionnisme" --ce qui serait vrai dans la presse trad-- n,est pourtant qu'échange de stratégie de vie (terme peut-être pompeux mais qui correspond au véritable engouement dans la blogosphère je crois...)
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