Jean-Pierre Cloutier nous rappelle au triste constat des compteurs de décédés et de dons ou autres subsides pour la tragédie dans l'Océan Indien :
"Depuis une semaine, j'ai l'impression de vivre le nez collé en permanence sur une batterie de compteurs tous aussi sordides les uns que les autres. Christian Christensen, professeur de communication à l?Université d?Istamboul, appelle ça la «pornographie des bilans de victimes».
J'ai trouvé écho à ce sentiment dans le MHM qui publie maintenant sous forme de journal : «le journalisme de crise se vit en journalisme de palmarès : il s'agit désormais surtout d'établir une comptabilité sinistre, puisqu'enfin nous vivons dans la société du Calcul, où la mort même se mesure, comme les prix [...] Nous avons donc le palmarès des victimes occidentales ("Et notre gagnant est... la Suède!"), le palmarès des victimes locales, le palmarès des pays donateurs (où la polémique déjà se développe sur la pingrerie des États-Unis), et LE GRAND COMPTEUR, qui, comme au Téléthon, égrène le Grand Total, ici, tristement, celui des victimes...»
(...)
Il y a peut-être une vertu à ces compteurs, comme l'explique Christensen. «Les chiffres sont si énormes, et mon expérience de la mort à cette échelle (à n'importe quelle échelle en fait) est si limitée que je ne peux pas comprendre ce qui se passe, je ne peux que me reposer sur les statistiques» écrit-il, ajoutant «La couverture journalistique de la crise est nécessaire pour montrer au monde ce qu'est une crise humanitaire d'envergure, et pour ce faire il faut montrer la mort. Ce dont nous n'avons pas besoin, toutefois, c'est une couverture qui exploite les tendances voyeuristes de notre psyche.»"
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