Et bien sûr, ce que vous connaissez déjà : le dossier LEN chez Padawan.info qui suit l'actualité des débats et fournit des analyses de qualité sur la question.
Quand on s'intéresse, comme le fait Padawan, aux problèmes posés par le projet de Loi pour la (confiance) dans l'Economie Numérique, on s'aperçoit qu'il s'agit en partie, d'une fracture numérique par le haut. Les politiques ne comprennent pas clairement les mécanismes du réseau, et se laissent ballotter par les intérêts à court termes des lobbys économiques. On se demande s'ils réalisent à leur juste mesure les profondes mutations que le réseau est en train d'opérer dans les pratiques culturelles. Chercher à entraver un tel ras de marée par une surenchère de réglementations, c'est marginaliser la plupart des usagers dans une position coupable de délinquance ordinaire. Imagine-t-on les conséquences d'une telle situation sur les mentalités ?
Ne serait-il pas au contraire plus judicieux d'encourager l'usage des Licences Libres appliquées aux contenus ?
L'année dernière, lors d' une table ronde sur la LEN organisée à l'ENSBA de Paris, Maître Sébastien Canevet faisait valoir que presque 100% des recherches et poursuites engagées pour des délits commis sur internet réussissent à aboutir, alors que les recherches engagées pour des délits commis dans la rue n'aboutissent que dans environ 55% des cas (c'est le chiffre approximatif que j'ai mémorisé). L'acharnement à vouloir surveiller les échanges sur internet, semblerait plutôt motivé par la peur de ce qui est mal connu.
Un autre exemple de fracture numérique par le haut, c'est l'affaire Guillermito contre Tegam. Guillermito doit déployer un effort pédagogique gigantesque pour expliquer sa démarche, code et logs à l'appui, aux garants du code civil qui n'entendent pas la même langue que lui :
"Ce qui est curieux quand on est face à un juge d'instruction, c'est qu'on ne parle pas la même langue. Je suis incapable de comprendre le jargon juridique, et la personne qui est en face de moi n'entend rien à la sécurité informatique et à l'internet. L'avocat est censé être le traducteur. Mais l'avocat n'a pas le droit de parler durant mes déclarations. C'est assez étrange. Il faut argumenter son cas, faire oeuvre de vulgarisation en tentant d'exposer de manière simple et sans jargon des méthodes complexes, le fonctionnement de divers programmes, expliquer pour la dixième fois pourquoi les accusations de la partie adverse ne tiennent pas la route."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire